Résumé

Les notions d’adolescence et d’occultisme sont apparues d’une façon relativement simultanée au milieu du XIXe siècle. L’occultisme représente une synthèse de mouvements qui n’ont jamais réussi à s’accorder, alors même qu’ils appelaient tous à un retour aux traditions originelles (Lachapelle, 2002). Une fois détaché de sa forme historique, l’occultisme peut être décrit par certains de ses caractères saillants : des pratiques orientées vers l’expérience personnelle plutôt que vers l’empirie scientifique ; des théories ésotériques recourant à des symboliques traditionnelles ; un mode de transmission par l’initiation ; et des revendications sociales contre une certaine vision matérialiste et positiviste de l’homme.

L’adolescence reste encore une catégorie assez floue, ne serait-ce qu’au niveau de ses bornes (11-19 ans ?) et des critères permettant de les fixer. De sorte que l’adolescence et l’occultisme, en tant que catégories mouvantes, délimitées de façon arbitraire, sont chacune le reflet de constructions socio-historiques. C’est en écoutant des adolescents ayant recours à des pratiques occultes (faire parler les tables, déplacer des objets par la pensée, enquêter sur des maisons hantées…) ou développant des compréhensions occultes de leurs problèmes que j’en suis venu à m’interroger sur la catégorie improbable de l’occultisme adolescent.

La revue est disponible ici.